Le nom d’Auguste Delaune, en tant que supporters du Stade de Reims, nous est plus que familier en raison de l’antre qui porte son nom en sa mémoire… Mais qui était vraiment cet homme, principalement connu pour ses actes de résistance durant la Seconde Guerre Mondiale ?
Né le 26 septembre 1908 en Seine-Maritime, Auguste Alphonse Delaune grandit dans la vie ouvrière. Son père, adhérent au Parti Communiste Français, électricien et résistant, pousse assez vite le jeune Auguste vers la vie professionnelle. C’est ainsi qu’à l’âge de 14 ans, il devient apprenti soudeur et adhère au syndicat des métaux CGTU du Havre pour représenter les jeunes au sein du comité de grève. Un an plus tard, Auguste intègre le comité régional de la Fédération Sportive du Travail avant de s’engager à nouveau aux Jeunes Communistes. En 1928, Auguste remporte le Cross de l’Humanité, organisé par le Parti Communiste. Il continue donc ensuite sa carrière politique, toujours du côté communiste, en la conjuguant à sa vie sportive de plus en plus intense.
Ensuite, Auguste connaît la montée du nazisme et du fascisme en Europe, provenant notamment des dirigeants d’Allemagne ou d’Italie. Il cherche à y remédier en participant à de nombreuses activités ou organisations visant à contrer la montée de ces deux mouvements. En 1936, Auguste s’oppose notamment à la tenue des Jeux Olympiques à Berlin. À la suite de cela, il continue à développer sa vie politique, toujours mêlée à sa carrière sportive, par exemple au sein du parti « Sport Ouvrier » pour créer par la suite la Fédération Sportive et Gymnique du Travail, en 1934. Deux ans plus tard, en 1936, Auguste Delaune devient membre du Conseil Supérieur de l’Éducation Physique et des Sports, nommé par un certain Léo Lagrange, autre nom bien connu du côté de Reims…
1939 marque un tournant dans sa vie. Auguste Delaune est mobilisé pour la guerre, avant d’être démobilisé en 1940, les Communistes étant traqués lors de cette période. Cependant, il ne renonce pas pour autant à la guerre. Il intègre alors le Parti communiste clandestin avant d’être arrêté une première fois le 6 décembre 1940, lors de cette fameuse traque communiste. Il s’évade onze mois plus tard de Poissy, avant de commander des régions françaises à la tête du PCF clandestin. Le 27 juillet 1943, Auguste Delaune est pris dans un guet-apens par la police française. Il est alors immédiatement délivré à la Gestapo, puis torturé et tué le 12 septembre de cette même année, à l’âge de 34 ans. Delaune est mort en héros, sans n’avoir jamais dévoilé ni son identité, ni d’informations sur son activité communiste. Il est enterré à Saint-Denis, où sa mémoire est régulièrement commémorée par la FSGT.
Auguste Delaune a été un grand partisan du communisme et du sport en France. Déjà fortement engagé politiquement, il affirme encore un peu plus sa personnalité lors de la Seconde Guerre Mondiale, qu’il fera de manière clandestine mais surtout anonyme jusqu’au bout, même torturé.
Aujourd’hui, avec son nom lié au stade de la Cité des Sacres, Auguste Delaune restera éternellement gravé dans la mémoire de tous.