Parcours d’une légende · Grzegorz Krychowiak

Dans l’histoire du Stade de Reims, de nombreux Polonais ou joueurs d’origines polonaises ont marqué le club de leur empreinte. Mais il en est un qui, récemment, est devenu le symbole du renouveau du club champenois avec lequel il a connu trois divisions différentes. Zoom sur la carrière de Grzegorz Krychowiak qui, à 33 ans, a tout connu dans sa carrière : des hauts et des bas, des titres et des désillusions. Retour sur un parcours et une carrière aussi riche que son investissement sur le terrain.
 
 
Ses débuts en France
 
Arrivé en France à 16 ans pour y intégrer le prestigieux et reconnu centre de formation des Girondins de Bordeaux, le Polonais va très rapidement s’adapter et briller au Haillan disputant, à seulement 17 ans, la finale de la Coupe Gambardella en tant que titulaire aux côtés de noms connus tels que Saivet, Sertic ou Obertan. La finale est perdue 3-0 face à un Stade Rennais bien supérieur, mais le natif de Gryfice démontre qu’il a toutes les qualités requises pour viser plus haut.
 
 
L’aventure Rémoise
 
C’est lors de la saison 2009-2010 que sa carrière professionnelle débute. En novembre 2009, il est prêté par Bordeaux au Stade de Reims, évoluant alors en National et luttant pour la remontée immédiate en Ligue 2. À peine dix jours après son arrivée en Champagne, il est propulsé titulaire et gardera ce statut jusqu’en fin de saison, étant un grand artisan de la remontée du club dans la deuxième division nationale. Si des lacunes techniques sont à déplorer, il les compense parfaitement par une impressionnante débauche d’énergie et beaucoup d’agressivité, ce qui lui vaudra d’ailleurs plusieurs avertissements de la part du corps arbitral.
 
Il est de nouveau prêté en Champagne la saison suivante pour y continuer sa progression. Mais cette première partie de championnat dans l’antichambre de la Ligue 1 se révèle compliquée collectivement, et l’équipe se retrouve relégable au soir de la 19ème journée. Le jeune polonais de 20 ans est néanmoins l’une des rares satisfactions de la mi-saison malgré une agressivité qu’il a encore du mal à canaliser, coupable d’interventions souvent très limites. La seconde partie de saison est bien différente, avec un parcours en Coupe de France qui reste encore gravé dans les mémoires notamment grâce à ce huitième de finale au scénario mémorable remporté face au Stade Rennais. Une rencontre que ne dispute pas Krychowiak, suspendu. Les Rémois se sauvent à l’issue de la saison, et surfent sur leur bonne dynamique pour être promus en Ligue 1 la saison suivante,  sans le Polonais…
 
 
Une parenthèse chez les Canaris…
 
En effet, à l’été 2011, Grzegorz revient en Gironde avec un tout autre statut, fort d’une saison pleine en Ligue 2. Mais Jean Tigana, alors entraîneur du club Bordelais, ne compte pas sur lui même s’il intègre l’effectif professionnel. En trois mois, il ne lui offre qu’une titularisation et une entrée en jeu à la 89ème minute. En accord avec son club formateur, il accepte d’être prêté en Ligue 2 lors de la saison 2011/2012, non pas à Reims mais au FC Nantes. Il y retrouve rapidement un statut de titulaire mais évolue très souvent à un poste inhabituel pour lui : celui de défenseur central. À ce poste, il brille beaucoup moins, son volume de jeu ne pouvant être utilisé… Il ne réussit d’ailleurs pas à aider les Canaris dans leur objectif d’accession à la Ligue 1.
 

© Imago/East News

 
… avant de revenir en Champagne
 
A l’issue de la saison, il doit revenir à Bordeaux. Mais Reims ne l’a pas oublié et ne compte pas laisser passer l’opportunité de le rapatrier. Il débarque ainsi en Champagne au mercato estival pour une troisième saison en Rouge et Blanc. La saison est difficile pour le promu rémois, mais Krychowiak impressionne toujours autant dans cet effectif se muant même en buteur à 4 reprises notamment lors des victoires très importantes face au PSG, à l’OL et à la 37ème journée contre Lorient, dans un match crucial pour le maintien. Ces trois rencontres se sont soldées par une victoire 1-0, Krychowiak étant l’unique buteur.
 
Lors de la saison 2013/2014, Reims se maintenient aisément et est même tout proche de finir dans le Top 10. Le milieu de terrain polonais ne cesse de progresser et prend une importance toujours plus grande au sein de l’équipe dirigée par Hubert Fournier. Krychowiak, dont les performances avec Reims ne passent pas inaperçues, attise les convoitises en France mais également en Europe. Sur le plan personnel, le joueur souhaite franchir un cap et vise plus haut que les ambitions et moyens du club champenois à ce moment-là. Son départ va d’ailleurs grandement se faire ressentir à Reims puisque le club, ne l’ayant pas bien remplacé, sera relégué en Ligue 2 deux saisons plus tard.
 
 
L’éclosion au plus haut niveau
 
Ainsi, après deux saisons pleines dans le club marnais, Séville fait part de son intérêt et, par l’intermédiaire de son directeur sportif  Monchi, convainc Krychowiak de les rejoindre. Une fois de plus, son adaptation est rapide : il est titularisé dès le premier match de la saison en Supercoupe de l’UEFA face au Real Madrid, mais ne peut empêcher la défaite de son équipe. En championnat, il devient un élément clef de l’équipe en disputant 32 matchs, participant grandement à la 5ème place au classement final du club sévillan. Mais, pour Grzegorz, cette saison est marquée par sa découverte de l’Europa League. Les Espagnols terminent deuxièmes de leur groupe, et se qualifient pour les seizièmes de finale face au Borussia Mönchengladbach. Victorieux face aux Allemands (4-2, score cumulé), ils éliminent ensuite successivement Villareal (5-2, score cumulé) en huitièmes de finale puis le Zenith Saint-Petersbourg en quart (4-3, score cumulé), qui leur donne du fil à retordre, et enfin la Fiorentina en demi-finale qu’ils dominent largement 5-0 au cumul des deux confrontations. Pour clôturer ce parcours européen, se dresse sur leur route l’équipe surprise de ce tournoi : le Dnipropetrovsk d’un certain Jaba Kankava. Lors de cette finale disputée, Séville l’emporte 3-2 et Krychowiak est notamment l’un des buteurs de cette finale, qui achève d’une sublime façon cette grande année pour les Sévillans et le Polonais. C’est la consécration pour Grzegorz qui figure dans le onze type de la saison en Liga, aux côtés de Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi.
 

© Eurosport

 
Fort de ces succès collectifs et individuels, son statut évolue la saison suivante. Il découvre pour la première fois de sa carrière la Ligue des Champions, est désormais un membre important et respecté du vestiaire, et porte à plusieurs reprises le brassard de capitaine. Néanmoins, le début de saison des Sévillans est compliqué. Battus en finale de la Supercoupe d’Europe (4-5, après prolongatios) par le FC Barcelone dans un match d’anthologie, ils patinent aussi en championnat et pointent à la dernière place après sept journées. Ce n’est guère mieux en Coupe d’Europe, puisque les hommes d’Unaï Emery sont éliminés dès les phases de poule en terminant troisièmes de leur groupe, ce qui leur permet néanmoins d’être reversés en Europa League. Si les choses s’arrangent pour Séville en début d’année 2016, Krychowiak connaît, et c’est là encore une première, une grave blessure au genou qui va le tenir éloigné des terrains pendant deux mois et demi. Il est de retour pour une fin de saison qui s’annonce  haletante. Séville, alors en course pour une place dans le top 4,  s’effondre en championnat (une seule victoire sur les neufs dernières rencontres) terminant à une décevante septième place, mais se console en remportant un nouveau titre en Europa League face à Liverpool (3-1), le deuxième consécutif, puis en atteignant la finale de Coupe du Roi, perdue face à leurs bourreaux de la saison, les Catalans du FC Barcelone (0-2, après prolongations).
 
Cette saison fut difficile et éprouvante pour Grzegorz, qui a été moins décisif (un seul but en Coupe du Roi) et qui a manqué une partie de la saison suite à une blessure. À l’intersaison, sa carrière prend alors un virage inattendu.
 
 
Le tournant d’une carrière
 
Lorsqu’Unaï Emery, son entraîneur à Séville, débarque au PSG, Krychowiak le rejoint quelques semaines plus tard dans la capitale française. Son arrivée est aussi la volonté du directeur sportif parisien du moment, Olivier Letang qui l’a côtoyé au Stade de Reims quand Krychowiak évoluait en Champagne. Mais le conte de fée tourne rapidement au cauchemar. Pour recontextualiser la situation, à cette époque la concurrence au milieu est rude à Paris, qui compte dans ses rangs Thiago Motta, Matuidi, Verratti, Rabiot et Pastore. « Krycho » vient pour être la doublure de Thiago Motta et offrir également une alternative tactique au coach andalou, le Polonais étant davantage un récupérateur qu’une plaque tournante. Il n’arrivera jamais à se faire une place et éprouvera de grosses difficultés à hausser son niveau technique pour s’incorporer dans le plan de jeu parisien, basé sur la possession. Lui, l’infatigable récupérateur, ressemble de plus en plus à une erreur de casting. La greffe ne prendra jamais. Il joue peu, à peine une vingtaine de matchs toutes compétitions confondues, et participe même à la plus grande humiliation du PSG en Ligue des Champions, la défaite 6-1 au Camp Nou contre le FC Barcelone, décidément un club qui ne lui réussit pas, où il entrera en jeu dans les derniers instants, quelques secondes avant que le Barça n’inscrive ce sixième but. Le PSG laisse filer le titre de Champion de France, et ne remporte que la Coupe de France. Une saison noire dont il va en faire les frais à l’intersaison.
 

© Sky Sports

 
La parenthèse moribonde outre-manche
 
Mis au placard par le staff parisien, il trouve une porte de sortie en toute fin de mercato et signe en prêt à West Bromwich Albion avec qui il découvre la Premier League. Lorsqu’il y signe, le club anglais se porte bien et pointe à la cinquième place du championnat. Mais son arrivée va coïncider avec une terrible série de 19 matchs sans victoire. Si la série se stoppe face à Brighton, une nouvelle va s’enclencher et les Baggies vont connaître une nouvelle série noire de 10 matchs sans la moindre victoire. Krychowiak est un titulaire régulier sans pour autant être indiscutable au sein d’une équipe terne, qui termine reléguée à l’issue de la saison.
 
 
La campagne de Russie
 
Il retourne ainsi au PSG, qui ne compte toujours pas sur lui. Une porte de sortie menant en Russie s’ouvre pour le Polonais, menant en Russie et au Lokomotiv Moscou, intéressé par son pedigree et pour obtenir sa signature en prêt avec option d’achat. Grzegorz retrouve des couleurs et le plaisir de jouer au sein du club russe où il y devient un titulaire indiscutable, enchaînant les matchs au sein d’un championnat, nouveau pour lui, mais dont le niveau est relativement faible et hétérogène. Il est même désigné capitaine lors d’un match de Coupe Nationale, alors qu’il n’est au club que depuis 3 mois. Ce match sera d’ailleurs sa seule expulsion de la saison… Une belle manière de fêter son capitanat ! La campagne européenne de son club s’arrête prématurément, éliminé dès les phases de poule. En terminant dernier de son groupe de Ligue des Champions, le club moscovite se concentre sur le championnat pour tenter de conserver son titre. Objectif de nouveau raté : le Lokomotiv perd son titre, terminant dauphin de l’intouchable Zenith Saint-Petersbourg. Le club de la capitale se console néanmoins en remportant la Coupe de Russie en fin de saison.
 
Si le Lokomotiv a des raisons d’être déçu de sa saison, Krychowiak ressort comme l’une des rares satisfactions du club moscovite, qui a trouvé avec le polonais un véritable leader. Son excellente saison sous leurs couleurs les incite à lever son option d’achat. Cette seconde saison est ainsi l’occasion pour « Krycho » de faire évoluer son style de jeu. L’annihilateur fait place au milieu box-to-box se projetant beaucoup vers l’avant et se montre bien plus souvent décisif. Buteur à 10 reprises en 32 rencontres, son meilleur total sur une saison en clu, il remporte la Supercoupe de Russie face au Zénith Saint-Petersbourg dès le début de saison. Un titre qui n’en appellera malheureusement pas d’autres, le Lokomotiv terminant, une nouvelle fois, dernier de sa poule de Ligue des Champions, et dont les espoirs de titre en championnat se sont vite éteints après une phase aller compliquée. Les Moscovites arrivent tout de même à accrocher la seconde place, synonyme de nouvelle qualification, la troisième de suite, pour la plus prestigieuse Coupe d’Europe.
 

© Icon Sport

 
Grzegorz entame alors sa troisième saison dans la capitale russe qui sera également sa dernière. Malgré une nouvelle Coupe de Russie remportée, le parcours en Ligue des Champions se solde par un nouvel échec et une dernière place en poule. De êmem, la finale de Supercoupe de Russie est perdue et la troisième place en championnat laissent un goût amer au Polonais au moment de quitter le club… S’il est parvenu à y étoffer son palmarès, il n’a jamais réussi à y gagner de compétitions majeures ni à leur faire passer un cap sportivement.
A l’issue de cette saison 2020/2021, il est transféré début août vers le FK Krasnodar, club se situant au sud-ouest de la Russie à quelques kilomètres de l’Ukraine, limitrophe de la Crimée. Cette petite précision géographique aura évidemment son importance un peu plus tard… Sportivement, aux côtés de Rémy Cabella, tout se passe bien pour notre Polonais. À peine arrivé, il est nommé capitaine et à la trêve hivernale le FK Krasnodar occupe la troisième place du championnat. Grzgorz a pris part à 15 rencontres pour 5 buts et 2 passes décisives, des statistiques plus que correctes. Mais à la reprise du championnat, début mars, il demande à partir. La raison est simple : la Russie vient de lancer une invasion de grande envergure en Ukraine, une guerre toujours d’actualité.
 
Le 15 mars 2022, il est ainsi prêté par Krasnodar à l’AEK Athènes où se dispute les play-offs pour l’obtention du titre. À peine arrivé, il y est propulsé titulaire, dispute 8 rencontres pour 2 buts et 2 passes décisives, mais échoue avec son club à la 5ème place.
 
 
Voyage en Arabie
 
Krychowiak ne retourne pas en Russie, et dès l’ouverture du mercato, le 9 juillet 2022, il est prêté à Al-Shabab en Saudi Pro League. Malgré un début de saison tonitruant avec 6 victoires en autant de matchs, où il inscrit d’ailleurs un doublé face à Al-Fayha permettant à son équipe de continuer cette belle série, son club termine la saison à la 4ème place du championnat. Il y est un élément essentiel, disputant les 30 matchs de la saison et en étant systématiquement titulaire, et est à créditer de 3 buts pour 2 passes décisives cette saison là.
 
Cet été, au vu de la situation en Russie, le FK Krasnodar le libère de sa dernière année de contrat lui permettant de signer dans un autre club de Saudi Pro League, Abha. On ne se permettra pas de dire qu’il y va pour la money (money, money)…
 
 
Carrière internationale
 
En parallèle de sa carrière en club, Grzegorz Krychowiak a toujours été lié à la sélection polonaise.Alors qu’il vient tout juste d’être transféré aux Girondins de Bordeaux à l’âge de 17 ans, Krychowiak est considéré comme un grand espoir et est convoqué avec la sélection U20 de la Pologne pour y disputer la Coupe du Monde U20. Il y réalise des débuts fracassants en étant buteur dès le premier match de poule face au Brésil. Mais la jeune sélection polonaise descend rapidement de son nuage en s’inclinant lourdement 6 buts à 1 face à la sélection des Etats-Unis d’un certain Freddy Adu. Pour le dernier match de poule, Krychowiak reste sur le banc et voit son équipe obtenir le match nul face à la Corée du Sud, leur permettant de se qualifier pour la phase à élimination directe. Pour ce huitième de finale, Krychowiak retrouve une place de titulaire mais ne peut empêcher la défaite face à l’Argentine, 3 buts à 1. Une première expérience internationale positive pour le jeune Krychowiak.
 
Ses sélections avec les Espoirs se résument à des matchs de qualifications pour les Euros Espoirs 2011 et 2013. Il échoue à chaque fois à qualifier son équipe pour la compétition. Fait étonnant, il a connu sa première sélection en équipe nationale A en décembre 2008 avant même d’avoir déjà été sélectionné en Espoir !
Il commence ainsi sa carrière en équipe première à 18 ans, lors d’un match amical face à la Serbie où il entre en jeu pour la dernière demi-heure, permettant de sceller la victoire des siens. Il lui faudra ensuite attendre près de 3 ans avant d’être de nouveau convoqué et d’entrer en jeu en toute fin de match lors d’un amical face à la Norvège en février 2011. C’est lors de la campagne de qualification à la Coupe du Monde 2014 que Krychowiak est intégré durablement en équipe nationale. S’il a dû patienter longtemps entre ses deux premières sélections, il devient rapidement un maillon important des Aigles Blancs. Malheureusement, la Pologne échoue à se qualifier à la Coupe du Monde 2014, au sein d’un groupe comprenant l’Angleterre et l’Ukraine.
 
Mais la Pologne se reconstruit autour de joueurs talentueux tels que Lewandowski, Milik, Błaszczykowski, Szczęsny et Krychowiak pour se tourner vers les qualifications à l’Euro 2016. Tombée dans le groupe du Champion du Monde allemand mais aussi de l’Irlande et de l’Écosse, la Pologne se trouve dans une poule relevée mais toutefois à sa portée. Et les Aigles Blancs vont brillament se qualifier pour l’Euro en France, ne concédant qu’une seule défaite en Allemagne et en remportant le match décisif face à l’Irlande 2 buts à 1, Krychowiak permettant à son équipe d’ouvrir le score lors de cette rencontre décisive pour la deuxième place du groupe offrant une qualification directe. Lors de cet Euro 2016 en France, les Polonais se retrouve dans le groupe de l’Allemagne contre qui elle fait match nul (0-0), de l’Irlande du Nord qu’ils battent pour leur premier match de poule (1-0) et de l’Ukraine, qui les avait éliminé en phase de groupe de qualification pour la Coupe du Monde 2014 mais qu’ils vont à leur tour éliminer, en les battant 1-0 ce qui leur permet de terminer second de leur poule, derrière la Mannschaft.
En huitièmes de finale, Krychowiak et ses coéquipiers sortent vainqueurs de leur duel face à la Suisse aux tirs aux buts après un match accroché (1-1, 5 tab à 4), Krychowiak étant le dernier tireur et qualifiant son équipe pour le tour suivant. En quarts de finale, se dresse sur leur route le futur vainqueur de la compétition, le Portugal. Une fois de plus, cette équipe polonaise, difficile à manœuvrer, emmène les Lusitaniens jusqu’aux tirs aux but mais la réussite les fuit et la compétition s’achève à ce stade de la compétition pour eux (1-1, 3 tab à 5).
 

© Cyfrasport

 
Les Aigles Blancs doivent rapidement tourner la page pour se concentrer sur les éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 en Russie. Grzegorz rate trois rencontres, dont une terrible défaite 4-0 au Danemark. En dehors de ce faux pas, les Polonais gérent parfaitement ces qualifications en terminant en tête de leur groupe, devant le Monténégro, le Danemark et la Roumanie, ce qui leur permet d’être tête de série lors du tirage au sort.

La Pologne hérite d’un groupe assez homogène où ils affrontent le Sénégal, la Colombie et le Japon. Mais tout ne se déroulera pas comme prévu pour Grzegroz et ses coéquipiers… Lors du premier match face au Sénégal, ils sont défaits 2 buts à 1 et la prestation de Krychowiak est décriée, l’ex-rémois se rendant coupable d’une passe en retrait interceptée par Niang sur le second but sénégalais. Il est néanmoins auteur du premier polonais de la compétition en réduisant le score en fin de rencontre, mais ne peut éviter la défaite et les critiques. S’en suit un match décisif face à la Colombie qui va tourner au cauchemar et se solder par une cinglante défaite 3 buts à 0, scellant l’aventure des Polonais dans cette Coupe du Monde. Ils peuvent nourrir d’énormes regrets puisque lors du dernier match de poule, ils battent le Japon sur la plus petite des marges. Cela leur permet au moins de quitter la compétition sur une note un peu plus positive.

Après être passée à côté du Mondial Russe, toujours menée par le vaillant Krychowiak, la Pologne entame sa phase de qualification à l’Euro 2020 qui sera entrecoupée par une nouvelle compétition internationale, la Ligue des Nations. La phase de qualification s’apparente à une promenade de santé pour les Polonais, qui survolent leur groupe ne concédant qu’un nul et une défaite pour huit victoires, ce qui leur permet de finir aisément devant l’Autriche et la Macédoine du Nord. Krychowiak participe à l’intégralité des rencontres, étant un élément clé de l’entrejeu polonais. Les résultats en Nation League sont bien différents, la Pologne étant désormais une nation qui compte en Europe, elle se retrouve en Ligue A dans le groupe 3 en compagnie du Portugal et de l’Italie. Lors de ces quatre matchs, elle a du mal à exister et concède deux défaites et deux nuls, pour terminer dernier de leur groupe.
Lors de la saison suivante de Nations League, les règles ont évolué et si la Pologne se trouve toujours en Ligue A, elle est dans le groupe 1 composé non plus de trois mais de quatre équipes avec l’Italie, les Pays-Bas et la Bosnie. Le dernier du groupe sera relégué en Ligue B. La Pologne termine 3ème de ce groupe en battant la Bosnie lors de la double confrontation et en accrochant un nul à domicile contre l’Italie. Cette compétition, dont l’intérêt reste mineur, est cependant une bonne préparation en vue de l’Euro 2020, décalé à 2021 suite au COVID.

L’Euro 2021 arrive rapidement. La Pologne se retrouve dans le groupe H en compagnie de l’Espagne, de la Slovaquie et de la Suède. Pour leur première rencontre, les Aigles Blancs sont défaits par la Slovaquie et « Krycho » est expulsé peu avant le second but des Slovaques. Suspendu le match suivant, il voit ses coéquipiers maintenir l’espoir en arrachant un nul face à l’Espagne. Dans le match décisif, Grzegorz retrouve une place de titulaire mais ne peut empêcher son équipe de s’incliner dans les tous derniers instants 3 buts à 2 face à la Suède. Un retour à la maison bien trop rapide pour Krychowiak, qui voyait sa nation aller plus loin dans cet Euro.

Pour les qualifications à la Coupe du Monde 2022, la Pologne perd son rang de tête de série et se retrouve dans le groupe de l’Angleterre. Les Polonais finissent péniblement deuxièmes de leur groupe, derrière les Anglais mais devant la Hongrie et l’Albanie, ce qui leur permet d’accéder aux barrages de qualifications. Ces barrages se disputent en deux tours. Au premier tour, ils profitent de la disqualification de leurs adversaires, la Russie. Au second tour, ils retrouvent la Suède qui les a éliminés à l’Euro précédent lors des phases de poule. Et ils vont en profiter pour se venger et remporter le match 2-0, Krychowiak entrant à la mi-temps et obtenant le pénalty menant à l’ouverture du score débloquant la rencontre.

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C’est en cette période d’hiver 2022 que s’ouvre la Coupe du Monde au Qatar. La Pologne est tombée dans le groupe de l’Argentine, récent vainqueur de la Copa America, de l’Arabie Saoudite menée par Hervé Renard et du Mexique. Ces derniers sont leurs premiers adversaires de la compétition, mais les deux équipes se neutralisent au cours d’un match très terne (0-0). La Pologne réagit en battant l’Arabie Saoudite (2-0), pourtant vainqueur surprise de leur opposition face à l’Argentine au match précédent. Les Polonais sont ensuite surclassés par les Sud-Américains, mais arrachent néanmoins leur qualification de justesse pour accéder aux phases à élimination directe. Une belle performance pour eux qui accèdent aux huitièmes de finale pour la première fois depuis le Mondial 1986. Leur adversaire n’est autre que la France, et la Pologne n’arrivera jamais à exister lors de cette rencontre et s’inclineront 3 buts à 1. Krychowiak en jouera l’intégralité, pour la dernière apparition de sa carrière dans un Mondial.

Après 100 capes avec la sélection polonaise, Grzegorz Krychowiak annonce sa retraite internationale le 26 septembre dernier.

Pour conclure, un détail, qui n’en est sans doute pas un pour lui, souligne l’emprunte qu’a laissé Krychowiak dans le football polonais. Lors d’un match amical face à la Slovénie, disputé le 14 novembre 2016, Grzegorz porte pour la première fois le brassard de capitaine durant une mi-temps. Cet honneur se reproduira à deux reprises, contre la Russie en 2021 lors d’un autre match amical et, enfin, en compétition officielle, lors d’un match de Nations League face aux Pays-Bas le 11 juin 2022.

 

Que ce soit en club ou en sélection, Grzegorz Krychowiak a toujours laissé une marque indélébile où il a évolué.
Alors, pour ton passage chez les Rouge et Blanc, bravo et merci Grzegorz ! 

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