@guillaume_vague (Racing Club de Strasbourg Alsace)

Avant le match face à Strasbourg ce week-end, @guillaume_vague a accepté de répondre à nos questions pour nous en apprendre davantage sur cette équipe strasbourgeoise, qui lutte pour sa survie en Ligue 1.

 

Après 31 journées, le RCSA est 17ème et donc premier relégable. Comment expliquer cette saison compliquée ?

La préparation a été mal gérée. Avec la Coupe du Monde en hiver et une trêve inhabituelle de 6 semaines en plein milieu de la saison, il fallait s’adapter, faire différemment, préparer les organismes pour deux phases, avec un rappel pendant l’hiver, dans le froid, sous la pluie, etc… L’entraîneur de l’époque, Julien Stéphan, a décidé d’imposer son plan, sa préparation, malgré les conseils des préparateurs physiques du club. La saison débute et nos joueurs sont cramés dès l’heure de jeu, à bout de souffle, pleins de crampes… C’était ingérable ! Ajouté à cela des résultats défavorables, parfois des situations arbitrales litigieuses, et l’alchimie de tout ça donne une potion qui bousille l’estime de soi, la confiance, l’humeur… Si les fondations ne sont pas solides, on ne peut rien construire.

 

Remercié par le club en début d’année 2023, Julien Stéphan a, semble t-il mis du temps à digérer cette décision. A-t-elle eu un impact dans le vestiaire ?

Je vais être cru, mais Julien Stéphan appartient désormais au passé du club. De comment il a vécu la chose, franchement, je m’en fiche. Il peut mettre le temps qu’il veut à digérer, ça ne changera pas notre situation à nous. Il est un entraîneur de qualité, jeune, représentatif de la nouvelle génération, mais qui a pour l’instant du mal à confirmer sur le moyen terme. Merci pour cette saison historique, mais maintenant passons à autre chose. Le changement a eu un effet bénéfique de courte durée et l’intérimaire a rapidement été remplacé ensuite. On n’a pas senti de réelle révolte aux changements de coachs ceci dit.

 

Avec sept matchs restants à jouer, dont notamment un déplacement à Nantes ainsi qu’à Troyes (deux clubs luttant pour le maintien), Strasbourg a-t-il encore les cartes entre ses mains pour se maintenir ?

Oui, il est trop tôt dans la saison pour dire le contraire. Et de fait, certains concurrents directs doivent encore s’affronter. Je pense notamment à un houleux Brest-Auxerre en J35, une semaine avant qu’on se déplace à Troyes. Il y a aussi Brest-Nantes. Une équipe a intégré la lutte, c’est Nantes. Il y a désormais trois fauteuils en L1 pour quatre équipes. On espère ne pas être le dindon de la farce ! Si on fait le travail de notre côté, on se maintiendra. Des équipes devant nous perdront forcément des points, ne serait-ce que par rapport aux confrontations directes.

 

Malgré une saison compliquée, les supporters répondent présent (87% de taux de remplissage), ce qui en fait le sixième club en France en termes d’affluence. Comment expliquer cette ferveur autour du club ?

Ce chiffre est à prendre avec des pincettes. La réalité c’est qu’on a presque autant d’abonnés que de places disponibles. Ils sont systématiquement comptés comme présents aux matchs. Alors oui, le stade reste rempli malgré la situation, mais c’est aussi pour cette raison-là. Je suis en revanche bien plus étonné par la patience du public qui tarde à aller à l’affront, à siffler. Tant mieux quelque part, mais je ne sais pas l’expliquer. On revient des morts, à Strasbourg, mais après cinq saisons de Ligue 1, on peut aussi ressentir le besoin et l’envie de jouer mieux que le maintien chaque saison. On a mal pris, selon moi, les virages lorsqu’il y en avait. Je pense notamment à la saison post-Coupe de la Ligue, ou simplement la saison dernière, achevée à la sixième place.

 

Nous avons choisi Kévin Gameiro, comme le joueur strasbourgeois à suivre. Auteur de deux buts sur les deux derniers matchs, nul doute que l’équipe va devoir se reposer sur cet attaquant de grande expérience, qui saura subir ces matchs à pression. Peux-tu nous décrire son rôle au sein de l’équipe, ainsi que son profil de jeu sous les ordres de Frédéric Antonetti ?

Concentrez-vous sur Gameiro, ça me va. Ça prouve, une fois encore, que Habib Diallo est un attaquant inconsidéré. Et ça le rend meilleur. Gameiro a un énorme palmarès, une expérience hors-normes, et apporte beaucoup sur et en dehors du terrain. Capable de mettre des buts magnifiques, il est aussi mobile, créateur d’espace, très intelligent. Naturellement, les défenseurs le surveillent plus lui, pour son pedigree, que ses collègues. C’est aussi ça qui rend Habib Diallo si dangereux à mon sens. Gameiro est un élément clé, capable d’apporter qu’il débute le match ou non. Il sait aussi se faire oublier pour jaillir quand on ne l’attend plus. Il fait les efforts défensifs, aussi. Maintenant, à son âge, on n’a plus les mêmes jambes, donc ça demande une gestion différente des efforts.

 

Quel serait ton avis sur ce match à venir, ainsi que ton pronostic ?

Reims n’a jamais été simple à jouer pour nous. Cette saison est encore différente. Il y a des séries aussi qu’on n’explique pas. Notre incapacité à gagner à Auguste Delaune en fait partie. Et notre situation au classement est cristallisante. En temps normal, je serais satisfait de gratter un point de ce déplacement… Mais ça nous laisserait sur place au classement. Si déjà cette saison est atypique et compliquée, autant en profiter pour briser les séries. Je vois un match nul, 1-1 car on sait pas terminer un match sans prendre de buts, mais j’espère un tout autre résultat, comme une victoire 2-1 de mes poulains…

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