Lens 2-1 Reims · Des individualités défaillantes

L’avant-match

Le Stade de Reims arrive en terre lensoise avec une confiance retrouvée suite à sa victoire face au LOSC la semaine passée. Will Still avait innové tactiquement en alignant un 4-2-2-2 avec ce fameux carré du milieu, remplaçant son 4-2-3-1 habituel. Face à Lens, l’entraîneur belge va de nouveau innover en appliquant un 4-4-2 losange avec Flips qui remplace Doumbia en soutien du duo offensif Balogun-Ito. Agbadou retrouve sa place de titulaire en charnière centrale après avoir purgé sa suspension, Busi remplace numériquement De Smet car sur le terrain c’est Foket qui va dépanner dans le couloir gauche.

Le Racing Club de Lens est en feu en cette fin de saison. Depuis leur défaite contre le PSG, le club artésien vient d’enchaîner trois victoires consécutives dont une, très précieuse, face à Marseille la semaine dernière leur permettant de prendre les devants dans la course à la deuxième place. Les Sang et Or évoluent comme à leur habitude dans un 3-4-3 séduisant et spectaculaire. Les locaux pourront compter sur le retour de suspension de Salis Abdul Samed, de leur infatigable capitaine Seko Fofana et de leur buteur en très grande forme en ce moment Loïs Openda qui, rappelons-le, était proche de signer à Reims cet été avant de finalement choisir le Racing.

Les matchs entre Rémois et Lensois sont souvent prolifiques même s’ils ont régulièrement tourné à l’avantage des Nordistes ces derniers temps. Depuis que Lens est remonté en L1, Reims n’a remporté qu’une seule victoire, a concédé trois nuls et s’est incliné à cinq reprises. Le match le plus marquant est évidemment celui du 8 novembre 2020 qui s’est soldé par un 4-4 à Bollaert-Delelis alors que les rémois menaient 4-2 à la 89ème minute.

 

Le film du match

Dès le coup d’envoi, les Lensois veulent imposer leur rythme et mettent en place un pressing très haut et agressif, un énorme impact dans les duels visant à étouffer les Rémois et les empêcher de construire et de diriger le jeu. Rapidement, les hommes de Frank Haise tiennent le ballon et s’installent dans la moitié de terrain champenoise. S’ils commencent à se créer quelques situations dangereuses obligeant Diouf à s’employer, les Rouge et Blanc vont réagir et entrer dans leur match, répondant au défi physique qui leur est imposé. Grâce à leur surnombre au milieu, les Champenois trouvent des failles et exploitent les espaces dans le coeur du jeu poussant l’arrière-garde artésienne à se découvrir, conséquence de leur bloc haut.

Au quart d’heure de jeu, le combat s’est ainsi très nettement équilibré. Les locaux ont certes poussé pour inscrire rapidement un but mais n’ont pas réussi à se montrer dangereux. Le plan de jeu de Will Still semble, comme la semaine dernière, être efficace et considérablement gêner la production adverse. Et les dauphins du PSG vont se faire surprendre sur une superbe ouverture de Flips depuis le rond central vers Munetsi, parti dans la profondeur et qui va prendre le dessus sur Danso obligé de le pousser grossièrement dans le dos afin de l’empêcher de frapper. L’arbitre n’hésite pas, désigne le point de pénalty et exclu le défenseur autrichien. Si la double peine peut paraître sévère pour une poussette dans le dos, le fait que le défenseur ne cherche pas à jouer le ballon et annihile volontairement une occasion nette de but oblige l’arbitre à sortir le carton rouge. Le pénalty est transformé par Balogun : les visiteurs mènent au score et profitent en plus de cela d’une supériorité numérique.

Les Sang et Or ont reçu un coup sur la tête et accusent clairement le coup. Les Champenois vont alors avoir la maîtrise du ballon et du jeu, se montrant patients dans la construction, appliqués techniquement mais manquent quelque peu de tranchant et de justesse dans le dernier geste… À l’image d’Ito qui se précipite pour reprendre un centre de Flips de la tête alors qu’il y avait sans doute la possibilité de faire mieux. Et sur une action anodine où Thomasson est lancé en profondeur dans le coin gauche de la surface, Agbadou vient le percuter dans le dos. L’occasion est trop belle pour l’arbitre de la rencontre de siffler pénalty et de calmer le foule locale. Le polonais Frankowski exécute la sentence et bat Yehvann Diouf, d’une frappe puissante en plein centre. C’est la mi-temps et, côté rémois, on peut nourrir de gros regrets de ne pas avoir poussé davantage pour faire le break mais surtout d’avoir concédé une égalisation aussi évitable.

Au retour des vestiaires, on sent une équipe lensoise revenue avec de toutes autres intentions. Plus pragmatique, le technique Sang et Or a demandé à son équipe de laisser le ballon aux Champenois, de les laisser venir en leur opposant un bloc compact et en explosant à la récupération de balle. Le plan de jeu est rapidement efficace et permet à Openda de s’illustrer en exploitant la profondeur, obligeant Diouf à s’employer à deux reprises sur des tentatives de l’attaquant belge. Les démons vus lors des précédentes rencontres face à Brest, Strasbourg ou Clermont refont surface. Quand Reims doit faire le jeu face à une équipe bien en place, Reims est en difficulté.

Pourtant, les Rouge et Blanc vont réussir à se montrer dangereux sur une merveille de long ballon d’Agbadou, où  Balogun réussit à prendre le dessus sur son adversaire en reprenant le ballon de volée, mais celui-ci est facilement capté par Samba. Le couperet ne tarde malheureusement pas à tomber, puisqu’en plus de maîtriser le premier quart d’heure de ce second acte alors qu’ils sont en infériorité numérique, les Nordistes vont inscrire un second but de grande classe grâce à leur capitaine Seko Fofana qui élimine Cajuste d’une feinte de corps, puis dribble Abgadou pour s’ouvrir le chemin du but et battre Diouf d’une frappe croisée qui laisse le portier rémois sur les talons. Le scénario catastrophe se profile pour Reims.

À partir de ce but, les Champenois ne vont pas réussir à se montrer véritablement dangereux si ce n’est sur une occasion. Sur l’une des rares offensives artésiennes, les Rémois se dégagent, Balogun est à la retombée et remise sur Munetsi qui fixe la défense lensoise avant de lancer l’attaquant anglais dans la profondeur. Ce dernier défie Samba en un contre un, le dribble dans la surface et s’écroule. L’arbitre désigne de nouveau le point de pénalty mais la VAR, cette fois, signale la simulation de l’attaquant. Que de regrets alors qu’il avait le but grand ouvert… Pourquoi simuler ?

Les entrées en jeu de Sierhuis, Zeneli puis de Mohamed Touré et d’Atangana ne changeront pas l’issue du match, aucun des entrants ne réussissant à faire basculer la rencontre. Le score ne bougera pas et la déception peut être grande pour les Rémois.

 

L’après-match

La défaite est cruelle et doit avoir un goût très amer pour Will Still, dont le plan de jeu était parfait pour faire déjouer une équipe lensoise en pleine confiance sur ses terres.

Malheureusement, après avoir ouvert le score et être en supériorité numérique pendant près de 70 minutes, les Rémois n’ont pas su faire le break, gâchant de trop nombreuses situations et se montrant coupables de très grossières erreurs individuelles comme cette faute totalement inutile d’Agbadou permettant aux Nordistes de revenir dans le match juste avant la mi-temps.

Une victoire aurait permis de se replacer dans le course au top 8, mais notre équipe n’a pas su saisir l’opportunité. On ne s’attendait pas forcément à faire une résultat à Bollaert-Delelis quand on connaît la forme de Lens à domicile, mais le scénario du match nourrit forcément des regrets dans le coeur des supporters rémois.

 

Le Stadiste du match

L’équipe a montré deux visages bien différents lors de cette rencontre. Le match bascule sur ce pénalty concédé par Agbadou, alors que les Lensois avaient la tête au fond du seau et étaient totalement impuissants face au système tactique mis en place par Will Still. Étant incapable de ressortir un joueur du lot lors de cette rencontre, je vais mettre en avant le coach belge. Il a parfaitement su cibler les lacunes tactiques du 3-5-2 de Frank Haise et en a exploité les failles. Durant 40 minutes, les Nordistes ont été impuissants, sans solutions, face au onze rémois et cela a été permis par une analyse extrêmement juste de l’équipe Sang et Or par Will Still, avec une application rigoureuse sur le terrain du plan de jeu établi par ce dernier. On peut regretter ce manque de solutions lorsque l’on fait face à une équipe en place, qui te laisse le ballon et face à laquelle il faut faire le jeu. C’est un point tactique qu’il doit impérativement travailler et corriger à l’avenir.

 

35ème journée · Lens 2-1 Reims
Buteurs : Przemyslaw Frankowski (40’), Seko Fofana (55’) ; Folarin Balogun (23’)

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