L’avant-match
Après deux résultats décevants, le nul à Metz et la défaite lors de la réception de Brest, les Rémois vont chercher à se relancer lors de ce déplacement dans le Nord. Les Champenois auront fort à faire puisque les Lillois sont invaincus dans leur stade depuis plus d’un an. Leur début de saison est intéressant avec deux victoires, deux nuls mais tout de même une lourde défaite à Lorient.
Pour cette rencontre, le LOSC aligne son 4-2-3-1 habituel avec le sérial buteur canadien Jonathan David en pointe de l’attaque, soutenu par Cabella, leur maître à jouer. Les ailes seront animées par l’islandais Haraldsson et le turc Yazici. Le champion du monde français Samuel Umtiti connaît sa première titularisation sous le maillot lillois et sera aligné au côté du jeune Yoro.
Will Still procède à plusieurs changements en comparaison au onze qui a débuté face à Brest : Okumu, Munetsi et Daramy remplacent respectivement Agbadou, Richardson et Diakite. L’équipe évolue dans un système en 4-1-4-1.
Les dernières confrontations ont plutôt été à l’avantage des Rémois, avec notamment une victoire champenoise en mai dernier sur la plus petite des marges (1-0), grâce à un but de Munetsi. On espère ainsi revoir le Zimbabwéen briller après un début de saison compliqué.
Le film du match
Comme à son habitude, Reims fait une grosse entame de match en pressant très haut et mettant beaucoup d’intensité dans les duels. Le LOSC a cependant une philosophie assez similaire, et ce sont les locaux qui vont se procurer la première véritable occasion mais Yazici ne cadre pas sa tête et va même se blesser en heurtant De Smet. Il sera même obliger de céder sa place à Zhegrova quelques minutes plus tard. Si l’ouverture du score de Munetsi est refusée à cause d’un hors-jeu, ce n’est que partie remise puisque quelques minutes plus tard, sur un corner d’Ito, Munetsi au second poteau remise dans l’axe pour Daramy qui devance Umtiti et trompe Chevalier pour le but du 1-0. C’est le second but du danois sous les couleurs rémoises, après celui inscrit face à Clermont.
Lille tente de réagir mais c’est Reims qui va de nouveau piquer. Sur une belle action construite partant de Diouf et poursuivant sur un beau circuit de passes, Ito résiste à son vis-à-vis et lance Munetsi en profondeur, qui sert Nakamura sur un plateau. Ce dernier évite le retour d’un Lillois et profite que Chevalier aille vite au sol pour l’ajuster. Les Champenois mènent 0-2 avant le quart d’heure de jeu.
Les Rouge et Blanc, qui jouent avec leur maillot extérieur bleu ciel pour l’occasion, font preuve de réalisme. Mais rapidement, ils vont reculer et subir la pression des Nordistes. Reims, qui a souvent mené au score cette saison, a déjà perdu 7 points après avoir pris les devants. On sent que l’équipe manque de confiance et cherche à se rassurer en resserrant les lignes, en ne laissant pas la possibilité à David de prendre la profondeur et en laissant les locaux passer par les côtés en renforçant l’axe. Cela est efficace, car les Lillois ne trouvent qu’à de très rares occasions l’attaquant canadien et la multiplication de centres n’inquiète guère Diouf qui se délecte des nombreux ballons arrivant dans sa zone d’intervention. Si les phases de jeu sans possession sont plutôt bien gérées, celles avec ballon sont bien plus décevantes. Les Rémois n’arrivent plus à ressortir dans leur camp et laissent totalement la balle aux locaux. Subir autant n’est pourtant pas dans l’ADN de Will Still, qui apprécie le jeu de possession mais dès que son équipe essaie de ressortir le ballon, les Nordistes les prennent à la gorge et les forcent à dégager le ballon ou à tenter un jeu long vers Daramy ou Nakamura, pour un ballon systématiquement perdu in fine.
Avant la mi-temps, peu d’occasions sont signalées. Au retour des vestiaires, les hommes de Fonseca se montrent plus tranchants à l’image de Zhegrova qui, en l’espace de cinq minutes, va obliger Diouf à s’employer. Je jeune gardien stadiste restant très vigilant et propre dans ses interventions, il s’accorde même un joli dribble, bien que risqué sur Jonathan David.
Mais à courir après le ballon, les Champenois montrent quelques signes de fatigue et, si Still tergiverse, il finit tout de même par effectuer trois changements d’un coup à la 77ème : Teuma ainsi que les deux buteurs Nakamura et Daramy cédent leur place à Atangana, Khadra et Salama. Un coaching qui ne va pas payer, puisqu’à peine deux minutes plus tard, le LOSC égalise sur un gros temps fort grâce à leur capitaine Benjamin André, où les Rémois ont été acculés dans leur 16 mètres à coup de centres devant le but et finissent donc par craquer.
Alors qu’il ne reste que quelques minutes à jouer, on sent les hommes de Will Still fragiles et il faudra une superbe intervention d’Okumu qui d’un tacle glissé pour empêcher Cavaleiro d’égaliser.
Pour renforcer sa défense, le coach rémois décide de faire entrer en fin de match Emmanuel Agbadou et Ibrahim Diakité à la place d’Ito et de Foket, pour mettre en place un système à cinq défenseurs pour les dernières minutes du match. Une frilosité qui aurait pu se retourner contre le technicien belge puisque Cavaleiro, encore lui, est tout proche d’égaliser au bout du temps additionnel mais sa frappe trop croisée vient raser le poteau de Diouf.
L’après-match
Cette victoire acquise dans la douleur permet aux hommes de Will Still de se replacer à la 5ème position du classement, avec 10 points. Si ce résultat est comptablement intéressant, la manière peut interroger. Malgré une entame canon et deux buts rapidement inscrist, les Rouge et Blanc ont trop rapidement abandonné le ballon et les clefs du jeu à leur adversaire du jour. On attend plus de qualité technique, plus d’ambition que ce qui a été proposé à Lille. Certes, on peut se réjouir de la bonne tenue de notre défense, un gros point faible cette saison, mais il y a sans doute un juste milieu à trouver entre « rigueur défensive » et « maîtrise du jeu ». La réception ce dimanche d’un Olympique Lyonnais relégable et plus que jamais en crise sera un bon révélateur de ce qu’est capable cette équipe.
Le Stadiste du match
S’il n’a touché que très peu de ballons en 90 minutes, seulement 26, Munetsi a su les exploiter au mieux. Tout d’abord buteur avant que son but ne soit annulé pour un hors-jeu évident, il s’est ensuite mué en double passeur pour Daramy puis Nakamura. Il a été l’homme clef du début de match renversant des Rémois grâce à l’intensité de son pressing et de son omniprésence dans les zones de dangers. Il a également récupéré des ballons importants au milieu et aurait pu inscrire le troisième but sans une parade assez heureuse de Chevalier. Ce style de match où Reims court après le ballon lui convient plutôt bien : ce n’est, certes, pas le meilleur manieur de ballon de l’équipe mais c’est sans doute celui qui gêne le plus les adversaires.
6ème journée · Lille 1-2 Reims
Buteurs : Benjamin André (79’) – Mohamed Damary (12’) – Keito Nakamura (16’)
