L’avant-match
Pour cette 14ème journée de Ligue 1, le Stade de Reims reçoit le Racing Club de Strasbourg. Les Alsaciens sont à la peine en ce début de championnat, ne pointant qu’à une décevante quatorzième place après trois matchs nuls consécutifs, leur dernière victoire remontant au 24 septembre contre Metz.
Strasbourg a connu de grands changements cet été avec l’arrivée d’un nouvel actionnaire principal en la personne de Todd Boehly, un homme d’affaires américain qui a racheté le club français via le fonds d’investissements Clearlake afin d’en faire un club satellite de Chelsea, dont il est également propriétaire. Cet été, le RCSA a effectué d’importants investissements sur le marché des transferts avec les arrivées de Sylla (20M€), d’Emegha (13M€) ou du duo bordelais Mwanga-Bakwa (20M€). Mais ils ont aussi dû gérer la perte de leur colonne vertébrale avec les départs de Diallo, Bellegarde et Djiku. Autre changement important, celui du coach : exit Antonetti arrivé en pompier de service la saison dernière pour maintenir le club en Ligue 1, mission qu’il a parfaitement remplie, et place à Patrick Vieira.
De son côté, Will Still pourra compter sur les retours de blessures d’Okumu et de Nakamura, mais devra faire sans l’infatigable Munetsi jusqu’en fin d’année civile qui s’ajoute à la liste des blessés longue durée tels qu’Ibrahim Diakité, Atangana et Wilson-Esbrand.
Les saisons précédentes, on se souvient de cette victoire 2-1 notamment grâce à un sublime coup-franc direct de Cafaro dévié dans son but par Kamara, du but de Faes sur corner mais aussi et surtout de son sauvetage miraculeux sur un dégagement raté de Doucouré.
Le film du match
Après la défaite à Rennes et avec le retour d’Okumu, Will Still décide de remettre en place un système en 3-5-2. Oumar Diakité, pourtant buteur en Bretagne et auteur d’une honnête performance, fait les frais du changement de système. Tout comme Foket dont les performances plutôt médiocres l’envoient sur le banc au profit d’un Busi au placard et blessé un long moment qui a l’occasion de prouver qu’il peut avoir sa place dans cette équipe, à l’image d’un De Smet la saison dernière qui avait été dans la même situation et qui est désormais titulaire.
Patrick Vieira opte pour un 4-4-2 à plat avec Emegha en pointe et Gameiro en 9 et demi, tournant autour et plus libre de ses mouvements.
Rapidement, on comprend le plan de jeu des Alsaciens, venus pour opposer un bloc médian et des lignes resserrées, se reposant sur la taille d’Emegha et le sens du but de Gameiro. L’absence totale de pressing strasbourgeois dans le camp adverse est étonnante en ce début de match, les Rémois pouvant mettre en place leur jeu assez aisément.
Si la première grosse occasion vient de Strasbourg suite à un long ballon de Sels pour Emegha, qui prend le dessus sur Okumu mais rate ensuite le cadre, la réplique champenoise ne se fait pas attendre et sur un service parfait de Daramy, Richardson envoie une mine sous la transversale du portier international belge.
L’ouverture du score est méritée au vu de ce début de match, et la pression Rémoise va s’intensifier au fil des minutes permettant aux locaux de se créer quelques situations dangereuses. Et malgré une nouvelle frayeur sur un contre rondement mené par les Strasbourgeois, qui ont permis à Diouf de se mettre en lumière grâce à une belle parade, ce sont de nouveaux les Rémois qui vont être les plus réalistes et faire le break peu de temps avant la pause grâce à Daramy qui provoque le contre-son-camp de Perrin.
Les Rouge et Blanc rentrent au vestiaire avec un avantage confortable de deux buts mais la seconde période sera bien différente. Le premier quart d’heure est bien géré par les hommes de Will Still mais une importante baisse de rythme se ressent dès l’heure de jeu. Si Patrick Vieira opère déjà plusieurs changements, le coach belge, quant à lui, laisse le même onze durant plus de soixante-quinze minutes et effectue des changements à vocation offensive avec les sorties de Teuma et Daramy, remplacés par Nakamura et Oumar Diakité. La formation rémoise subit de plus en plus, Diouf multiplie les arrêts et autres interventions décisives, et c’est finalement sur un pdnalty concédé par De Smet que le jeune gardien français s’incline.
Malgré quelques assauts de dernières minutes, les Champenois tiennent le score et la victoire, non sans mal et sans frayeur.
L’après-match
Le Stade de Reims a montré deux visages différents lors de cette rencontre, un pour chaque mi-temps. Une première période maîtrisée et aboutie, conclue par deux buts et une avance confortable au tableau d’affichage, mais une seconde mi-temps plus compliquée, davantage subie et où l’équipe a joué à se faire peur avec ce but encaissé en toute fin de rencontre. Cela peut s’expliquer par plusieurs facteurs : tout d’abord, la volonté de gérer l’avance au score, comme souvent en Ligue 1, lorsque l’on mène au score on se relâche inconsciemment. Mais aussi le manque de profondeur de banc, notamment au milieu de terrain avec les blessures de Munetsi et d’Atangana qui ne permet d’amener un second souffle quand le collectif est à la peine. Enfin, la frilosité de Still à se reposer sur des jeunes comme Koné, qui n’entrera qu’après la 90ème minute de jeu, alors que son abattage au milieu de terrain aurait pu être utile à l’équipe.
Le Stadiste du match
Si on a pu louer l’importance et le haut niveau de performances de Junya Ito depuis le début de saison, c’est le Danois Mohamed Daramy qui, depuis deux matchs, porte l’équipe offensivement sur ses épaules. Une nouvelle fois décisif avec 1 passe décisive et 1 contre-son-camp provoqué, il s’est montré tranchant balle au pied et inspiré collectivement. Son association sur le côté gauche avec De Smet fait des merveilles et il semble enfin réussir à exploiter tout son potentiel.
14ème journée · Reims 2-1 Strasbourg
Buteurs : Amir Richardson (10′), Lucas Perrin (csc) (42′) – Kévin Gameiro (88′)
