Reims 1-2 Marseille · Fin de série

Cette chronique débute au moment où le Stade de Reims voit sa série d’invincibilité de 19 matchs se terminer au terme d’une rencontre aussi haletante que frustrante. Retour sur cette soirée de Football Champagne que je vais m’efforcer de vous faire revivre au mieux.

Ce dimanche soir à Delaune se jouait le genre de match pour lequel on est heureux d’être en L1. Une belle affiche, une grosse ambiance et une attente immense pour cette rencontre opposant deux équipes qui offrent du beau jeu et du spectacle depuis le début de saison. Tous les ingrédients étaient ainsi réunis pour assister à un grand match de football. Et les acteurs n’ont pas failli à cette tâche.

Dès les premières minutes, les visiteurs donnent le ton en étant très agressif sur le porteur de balle et en mettant une intensité rarement vue à Delaune cette saison. Les deux équipes se rendent coups pour coups durant les cinq premières minutes de jeu, se créant chacune une belle situation de but. La première est à mettre à l’actif des visiteurs, mais bien contrée par Foket. La seconde est rémoise et est l’œuvre de notre artificier maison, Folarin Balogun qui butera sur un Pau López des grands soirs. Les Phocéens veulent rapidement étouffer les Rémois, qui ne s’affolent néanmoins pas et contiennent la pression adverse. Le plan de jeu initial des locaux n’est pas de subir. Au contraire, il y a une volonté de construire en contournant le pressing marseillais afin de trouver le déséquilibre permettant de les déstabiliser. 

Cela va rapidement porter ses fruits, sur une belle remontée de balle, « Cap’tain Yunis », trouve Munetsi dans le demi-espace qui d’un subtil (et chanceux) contrôle orienté se défait du marquage de Veretout, pénètre dans la surface avant de centrer en retrait pour Balogun qui ajuste parfaitement Lopez. 

1-0, le stade exulte et, en tribune, on adresse un chambrage réglementaire aux Marseillais venus en nombre à Delaune. L’euphorie champenoise sera malheureusement de courte durée puisque quelques minutes plus tard, Ünder fausse compagnie à notre défense et oblige De Smet à commettre une faute à l’entrée de la surface, d’un coup d’épaule trop appuyé et jugé illicite par l’arbitre du soir. M. Letexier ne donnera qu’un jaune au latéral belge mais le coup franc est idéalement placé. Sánchez placera une banderille pleine lucarne qui heurtera le poteau avant de finir au fond des filets d’un Yehvann Diouf impuissant. Le chambrage change alors de camp en tribune, tout comme la confiance sur le terrain.

Les Rouge et Blanc ne se laissent cependant pas abattre et se remettent en ordre de marche, se créant même quelques situations. Mais sur un dégagement anodin du portier marseillais, un moment de flottement s’empare de nos deux défenseurs centraux, et Abdelhamid ne peut que regarder le buteur chilien partir dans son dos et inscrire son 2ème but du match,  Diouf devant de nouveau s’incliner. Les Rémois prennent alors, à ce moment, un gros coup sur la tête et vont subir l’intensité marseillaise tout le reste de la première période, sans pour autant concéder de grosses occasions.

Au retour des vestiaires, c’est une équipe rémoise remotivée, avec un esprit plus conquérant, qui revient sur le pelouse. Les visiteurs semblent vouloir gérer leur avance et sont dans l’incapacité de tenir le rythme qu’ils ont imposé en première mi-temps. 

Si les débats se sont équilibrés, c’est Reims qui va être tout proche d’égaliser par l’intermédiaire de Munetsi dont la tête, faisant suite à un centre de Balogun, va heurter le poteau d’un Pau López largement battu. Le peuple rémois se remet à y croire, le public pousse et sur un coup-franc à 25 mètres du but adverse, Flips, jusqu’alors assez discret, tente sa chance en envoyant une frappe téléguidée qui file dans la lucarne de López, obligé de s’employer de fort belle manière pour la sortir du cadre.

Les Champenois sentent que le bateau marseillais tangue et continuent de pousser pour forcer le destin, quitte à s’exposer aux contres. Tavares va émettre le premier avertissement en se présentant devant Diouf, dont la sortie en dehors de sa surface oblige le latéral portugais à s’excentrer pour le dribbler et tenter ensuite une frappe totalement dévissée.

À vingt minutes du terme, Will Still décide d’opérer des changements en faisant entrer Van Bergen, Cajuste et Agbadou qui remplacent respectivement Flips, Matusiwa et Keita. Les Marseillais reculent, le match est plus haché et perd en intensité, les deux équipes semblent être plus empruntées et cela est parfaitement illustré par beaucoup de déchets techniques. À moins de dix minutes du coup de sifflet final et tandis que les offensives rémoises sont timides, l’OM est tout proche de creuser l’écart mais la tête de Gigot fuit le cadre. Loins d’être serein, les Olympiens vont subir les dernières minutes de la rencontre face à des Rémois qui vont jeter leurs dernières forces dans la bataille en multipliant les centres et en prenant d’assaut le camp adverse, défenseurs centraux inclus.

Il faut attendre la 94ème minute pour qu’un frisson parcoure une dernière fois le stade. Sur un énième centre de Van Bergen, Munetsi, encore lui, est présent au deuxième poteau et s’arrache pour renvoyer de la tête le ballon dans le cœur de la surface. Agbadou prolonge la ballon sur Balogun qui reprend de volée. Le ballon file vers le but mais heurte le poteau… Moment suspendu dans le stade, tous les supporters rémois ont cru à l’égalisation mais le sort en a décidé autrement et ce sont donc les Marseillais qui font tomber la fabuleuse série d’invincibilité rémoise et repartent avec les 3 points de Delaune.

Cruelle mais belle soirée de football. Nous, supporters rémois, repartons les cœurs emplis de déceptions mais gardons foi en cette équipe qui, même dans la défaite, tombe les armes à la main et continue de nous faire vibrer. Merci pour cette soirée dont l’issue ne fut pas celle espérée mais qui nous permet d’être fiers et de garder la tête haute.

Allez le Stade de Reims, toujours !